Le premier Goemon avait réussi à s’imposer, mêlant habilement action, humour et design soigné. À tel point que l’opus avait eu droit, par la suite, à une sortie occidentale. Deux ans plus tard, Konami proposait aux joueurs japonais le second épisode, qui allait rapidement se présenter comme un des plus réussi de la série.
Du côté du scénario
Ce second volet se voit affublé du sous-titre «Kiteretsu Shougun Magginesu», littéralement «Le mystérieux général Magginesu». Ce perso est, vous l’aurez deviné, le grand méchant du jeu. À la tête d’une armée de lapins (!), il sème la panique dans la région. Il faut y mettre fin au plus vite… et c’est là que nos héros Goemon et Ebisumaru entrent en scène. Alors qu’ils prennent un repos bien mérité à la plage, Sasuke le ninja (également présent dans le premier épisode, mais en tant qu’ennemi) vient rapidement les informer de la situation. À trois, ils décident de stopper Magginesu. Pour y arriver, ils peuvent compter sur leur courage et leurs armes blanches, mais aussi sur une nouvelle machine redoutable: le Goemon Impact… un robot géant (!).
Déroulement du soft
Première grande nouveauté de Ganbare Goemon 2: dès le début du soft, vous pouvez choisir entre les trois héros, sachant qu’ils possèdent chacun une maniabilité sensiblement différente. À vous de voir quel perso convient le mieux pour certains passages (le choix n’est pas définitif: vous pouvez choisir votre perso à chaque nouvelle partie). Seconde nouveauté bienvenue: vous vous déplacez désormais sur une carte où votre perso est représenté en SD. Pour le reste, le soft mélange subtilement les phases de jeu, comme dans le premier volet (mais ici de manière plus poussée quand même).
Les niveaux normaux, qui constituent l’essentiel du soft, se déroulent en 2D de profil, dans le plus pur style action/plate-forme. Les villages, toujours présents, sont là pour vous permettre de récupérer de la vie, améliorer votre équipement et -encore une nouveauté de ce volet- sauvegarder votre progression. Vous pourrez aussi parler aux habitants pour récupérer de précieux renseignements, passer la nuit bien au chaud dans une auberge, rencontrer de jolies geishas (!), vous détendre aux bains publics (re-!).
Notez à ce stade que vous ne serez plus attaqué par les samuraï et autres habitants, comme c’était le cas dans le premier épisode. Ici, en touchant certains persos, vous gagnerez de l’argent, alors qu’avec d’autres, vous en perdrez (je vous laisse la surprise de découvrir lesquels). Par contre, si vous tapez délibérément sur les villageois, vous serez très rapidement attaqué par la milice locale. Cette nouvelle orientation est finalement bien venue, et permet de souffler un peu entre deux stages d’action parfois très intense.
Combats de méchas impressionnants
Une fois que vous aurez parcouru une région dans son entièreté, vous prendrez les commandes du Goemon Impact pour terrasser le boss local, qui se présente sous la forme d’un mecha. À ce sujet, mention spéciale pour la petite séquence pendant laquelle votre perso s’installe dans le robot (dans le plus pur style Goldorak, avec siège pivotant et tout et tout!). Une fois aux commandes, vous devrez, dans un premier temps, passer un niveau en vue de profil et à défilement automatique, dans lequel vous devez détruire un maximum d’ennemis et d’habitations, tout en évitant les fossés et collines se trouvant sur votre route. Ensuite vient l’affrontement proprement dit avec le boss, en vue subjective (merci le mode 7!): au coeur du poste de pilotage, vous devrez «mitrailler» votre ennemi et lui décocher des coups de poings bien placés. Petite remarque en passant: profitez bien des combats, parce que l’on ne peut malheureusement pas les refaire une fois que le boss est vaincu…
Character design et compagnie
Le monde de ce second Goemon est vaste, et il vous fera voir des paysages… typiquement japonais :o) Vous traverserez des campagnes sous une lumière crépusculaire, des îles ensoleillées, des temples, des forêts bien sombres… Le tout est représenté avec goût et les graphismes sont nettement mieux réalisés que dans le premier épisode. Le chara design est excellent et très original, que ce soit pour Goemon et sa bande, ou pour les soldats lapins. Ceux-ci font d’ailleurs preuve d’ingéniosité pour entraver votre progression et pilotent des machines aussi loufoques que redoutables (poissons robots, véhicules en forme de souris, sumos-robots…). Il y a aussi une plus grande liberté d’action puisque vous aurez la possibilité de piloter ces engins à votre tour, une fois leur conducteur éliminé.
Une cartouche bien remplie
En résumé, avec un contenu riche, des graphismes très réussis et une action qui ne laisse aucun répis, il ne restait plus qu’à peaufiner les musiques… ce que les développeurs de Konami se sont empressés de faire. De manière générale, les compositions évoquent les musiques traditionnelles japonaises, mais dans des rythmes nettement plus modernes. Les bruitages et autres explosions ont fait l’objet des mêmes soins et sont particulèrement réussis. Enfin, sachez que sur le plan purement technique, la Super Famicom proposait avec ce titre un véritable feu d’artifice visuel: le soft ne rame jamais et le mode 7 -utilisé notamment pour les combats face aux boss- procure une expérience de jeu inédite.
La maniabilité, perfectible dans le premier épisode, a également été revue à la hausse. Quant au mode 2 joueurs, il constitue toujours un des points forts du jeu, en permettant une collaboration poussée. Cerise sur le gâteau: comme dans le premier volet, les développeurs ont intégré des «mini-jeux» dans le jeu. Dans le second stage, en empruntant le chemin adéquat, vous accéderez à une fête foraine où vous pourrez gagner des sous-sous ;o) Au programme (liste non-exhaustive): un mini-jeu dans lequel vous devez assembler les portraits des persos par paire, un autre dans lequel vous devez nettoyer un parquet en un temps imparti (mode 7 inside), un combat de bazooka lançant des balles de couleurs, ou encore le stage 2 du shoot-’em-up XexeX…
En conclusion
Konami peaufine une formule gagnante pour, au final, nous proposer un soft incontournable. Les quelques points négatifs du premier volet (maniabilité perfectible et sauvegarde par mot de passe essentiellement) sont gommés et le reste du soft frôle le sans-faute (difficulté progressive, esthétique accrocheuse, durée de vie honnête…). À posséder absolument.
PS: Le soft est en japonais, mais ce n’est en rien un handicap pour un jeu qui privilégie avant tout l’action. Petit tips tout de même pour ceux qui ne le sauraient pas: pour sauvegarder (dans les villages donc), allez dans les échoppes présentant une devanture rouge. Parlez au perso et choisissez la troisième réponse. À la question suivante, prenez alors la réponse de gauche…
Commentaires